A la suite du renversement de l'Etat tulunide par le chef abbasside
Mohamed ibn Soliman el Kateb en 292 (905), l'Egypte retourne sous
la dépendance directe du califat abbasside. A cette époque, la situation
de l'Etat abbasside n’est pas stable, l'Etat étant traversé par de
violents troubles. Après l'expérience d'Ahmed ibn Tulun, les
califes essaient de dominer l'Egypte en changeant souvent les gouverneurs
et en limitant leurs attributions dont une partie revient aux
fonctionnaires des impôts. Pendant 30 ans, de l'effondrement de l'Etat
tulunide jusqu'à la nomination d'Ikhchide, l'Egypte est gouvernée par onze walis.
Et il y a même eu quatre walis en une seule année. De plus, la concurrence
entre le wali et les fonctionnaires des impôts est telle que ceux-ci
contrôlent le changement de wali auprès du calife abbasside à Bagdad.
La période d’ibn Tulun dévoile en fait le potentiel tout à la fois
militaire et économique de l'Egypte pour celui qui la gouverne.
Cette réserve et cette puissance permettent au wali de contrarier, voire
de détruire, les plans des gouverneurs de l'Etat abbasside par
l’établissement d’une dynastie.
>El Ikhchide réussit ce défi en fondant en Egypte un Etat quasi
indépendant, et redoutablement puissant, qu'il légue à quatre de ses proches.
Le vrai nom d'el Ikhchide est Abou Bakr Mohamed ibn Tughg. Il est
un des commandants de l'armée abbasside en Egypte et il réussit en 321 (933)
à repousser une tentative d’invasion par l'armée fatimide. Le calife
abbasside el Motaki lui octroie alors le gouvernement de l'Egypte (323 (935)).
Il ordonne également d'ajouter le titre d'el Ikhchide à son nom:
c'est le nom qu’on donne aux rois de “Farghana”. El Ikhchide rend l'ordre
et la tranquillité à l'Egypte, affermit sa position en Syrie et repousse
les attaques continuelles des Fatimides. Il réussit à consolider sa
relation avec le calife abbasside el Motaki quand ce dernier fait appel à
lui lors de la bataille de Mossoul que le calife remporte grâce à l'appui
d'el Ikhchide. Pour lui montrer sa reconnaissance, le calife le nomme
souverain d'Egypte et de Syrie, lui et ses fils après lui, pour une durée
de 30 ans.
Les Fatimides saisient l'occasion des troubles survenus en Egypte et
de l'impuissance de Bagdad, elle-même occupée à repousser les attaques de
ses ennemis en 358 (969). Le calife fatimide el Mutiz Lidin Allah
envoit une armée commandée par Gawhar el Sikkily qui envahit l'Egypte.
Les walis de l'Etat ikhchidite sont aux nombres de 5.
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335(946) : 349(961) Abou el Kassem Anougour ibn el Ikhchide
Abou el Kassem Anougour ibn el Ikhchide succéde à
son père en Moharam 335 (août 946), et meurt en Zi el Ze'eda 349
(janvier 961).
349(961) : 355(966) Abou el Hassan 'All ibn el Ikhchide
Abou el Hassan 'All ibn el Ikhchide gouverne à
partir de Zi el Ke’eda 349 (janvier 961). Il est le prince mais
Abou el Misk Kafour (le serviteur des Ikhchides) est celui qui
a la main-mise sur le pays.
355(966) : 357(968) Abou el Misk Kafour
Abou el Misk Kafour gouverne sous son nom, de la
mort de Abou el Hassan en Moharam 355 (janvier 966) jusqu'à sa propre
mort en 357 (968).
357(968) : 357(968) Abou el Misk Kafour
Abou el Misk Kafour prend la place de Abou el
Hassan 'Ali à la mort de ce dernier, et meurt en Gamada el Oula 357
(avril 968).
357(968) : 358(969) Abou el Fawares Ahmed ibn 'Ali ibn el Ikhchide
Abou el Fawares Ahmed ibn 'Ali ibn el Ikhchide est
reconnu wali à la mort de Kafour, mais est un enfant de 11 ans. Les
intendants et les gens de la Cour se réunissent alors et nomment son
oncle, el Hassan ibn el 'Obeid Allah ibn Tughg, comme régent
mais celui-ci se conduit en dictateur et il maltraite les autochtones.
Ces derniers s'emportent donc contre lui et il est contraint de quitter
l'Egypte et la Syrie. Les Fatimides saisient l'occasion des troubles
survenus en Egypte et de l'impuissance de Bagdad,
elle-même occupée à repousser les attaques de ses ennemis. Le calife
fatimide el Mutiz Lidin Allah envoit une armée commandée par
Gawhar el Sikkily qui envahit l'Egypte en Cha'aban 358 (juin 969).
C'est alors el Mu'izz le Fatimide qui lui succéde.
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