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Le Paysan
Dans l'antiquité comme de nos jours, l'Egypte doit sa richesse au
labeur du fellah. Les conditions de vie et les méthodes de travail ont
peu changées depuis l'antiquité. Il retrouve même actuellement le type
physique de l'ancien paysan: svelte et racé, au caractère insouciant et
gai, aimant la terre et heureux de vivre malgré les difficultés de la vie.
Qu'il travaille les terre royales ou celles d'un temple,
le paysan possède sa maison, certes modeste. Il ne peut la vendre mais
peut la transmettre à ses enfants qui prendront sa place. Il trouve
toujours un lopin de terre où il cultive divers légumes pour améliorer
son quotidien, ainsi que quelques oies qu'il élève pour les manger les
jours de fête. A ses heures de loisir, il pose des pièges pour attraper
quelques oiseaux ou des nasses pour se procurer du poisson. Ces quelques
ressources ajoutées aux salaires en nature (grain pour son pain, bière
et en des occasions exceptionnelles vin) lui assurent en période de bien
être un certain confort. L'échange de ses légumes ou d'une ou deux volailles
lui permet d'avoir le superflu. S'il n'est pas riche, le paysan mange à
sa faim, peut se fournir quelques objets agréables et il n' est pas
vraiment malheureux. Son aisance est malheureusement précaire: que la
crue du Nil ne se fasse pas, qu'un fonctionnaire profite de la faiblesse
de l'administration royale et voilà les jours durs de famine et de manque.
Employé particulier, sa condition dépend en grande partie de
la générosité et de l'intégrité de son employeur. Le paysan égyptien est
libre et n'est pas assujetti au servage, un bon serviteur aura un bon
maître, un mauvais serviteur risquera de s'exposer à la bastonnade et
d'être sans emploi.
Le paysan possédant le droit d'exploitation de terres à titre
personnel est de loin le plus aisé et le plus vulnérable. Chaque année
les scribes viennent vérifier les bornes de son champ et évaluer la récolte
à venir; ils reviendront après la moisson prendre la part de l'état
laissant au paysan un peu plus qu'il ne lui est nécessaire pour vivre lui
et sa fan1ille. Il peut également élever s'il le désire un peu de bétail
et de volaille. Ce paysan ne vit pas toujours sur les lieux de son travail,
il possède souvent une petite maison en ville qu'il quitte le matin de
bonne heure emmenant avec lui son repas de midi, et il ne rentre que le
soir chez lui. La famille peu même parfois se permettre d'avoir une
servante qui aide la maîtresse de maison à la cuisine et aux tâches ménagères.
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