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Le Troisième Pilier : Zakât, l'Aumone Purificatrice
Au sens littéraire : le mot "Zakât ", mot dérivé d'une racine connue
en syriaque, signifie aumône, charité, purification, croissance, augmentation.
Au sens de la Chariah: c'est C'est une obligation à tout musulman
qui possède un niveau imposable. Dans l'Islam, cette aumône apparaît à
la fois comme un acte d'adoration, de charité, de contribution sociale,
un geste de bienfaisance et un devoir de solidarité. L'aumône purifie
celui qui l'accorde, et l'exonère. La zakât est une contribution, en nature
ou en espèces, payée par le musulman et destinée à alimenter un fonds de
secours mutuel, de bienfaisance, ou même à couvrir certaines dépenses
d'intérêt public.
Le terme d'aumône traduit mal le sens de ce pilier. C'est une
obligation légale (réglementée au 8e siècle) destinée à manifester la
solidarité des plus riches et des plus pauvres, l'origine divine de toute
richesse.
Le terme " Zakât" est souvent traduit en français par "aumône légale".
De multiples passages du Coran font allusion à la Zakât, en tant que
purification des biens, bénédiction et solidarité.
Troisième pilier de l'Islam, après l'attestation de foi et la prière,
la Zakât est en effet une obligation pour tout musulman possèdant une
richesse minimum, appelée Nisâb.
On distingue en Islam plusieurs "Zakât": celle versée à l'occasion
de la fête marquant la fin du jeûne du mois de Ramadân, fête appelée
"Eïd El-Fitr", appelée Zakât "ul-Fitr" et qui consiste en un repas offert
à un nécessiteux, de la Zakât "El-Mâl" qui est charité appliquée sur
les possessions, le patrimoine, du musulman.
L'objectif de cette aumône est de:
- purifier l'âme humaine de l'avarice, de l'avidité, et de
la convoitise:
La Zakât, en tant que charité, purifie les possessions du musulman
en lui rappelant que la richesse ne lui appartient pas et qu'elle lui
est accordée par Dieu, richesse sur laquelle le désérité possède un droit.
Elle tend aussi à purifier l'âme humaine en l'éloignant autant que
possible de l'avarice et de la cupidité.
- secourir les pauvres et pourvoir aux besoins des nécessiteux et des déshérités :
Cette aumône a pour fonction d'aider le pauvre et le nécessiteux
dans les difficultés qu'ils rencontrent. Elle représente ainsi une sorte
d'impôt de solidarité dont s'acquitte volontairement le croyant.
- Instaurer les oeuvres d'utilité publique.
La Zakât est destinée, en priorité, à huit catégories de personnes :
- le pauvre,
- l'indigent,
- celui chargé de collecter et distribuer les aumônes (en tant que salaire),
- celui dont le coeur s'incline vers l'Islam,
- l'esclave (ou le prisonnier) musulman à affranchir,
- la personne endêtée pour une cause juste,
- celui qui lutte pour la défense de l'Islam,
- le voyageur à court de provision.
Il est à noter que la Zakât est destinée aux musulmans habitants dans
la région du donateur, sauf cas exceptionnel tel que la famine.
La zakât ne doit pas être confondue avec une quelconque autre taxe.
Elle est classée comme Ibaadat, acte d'adoration, et non pas comme impôt
ou taxe. Cette aumône légale peut-être faite soit directement par le
croyant ou par l'intermédiaire d'une personne chargée de collecter les
dons et de les répartir équitablement entre les catégories citées plus haut.
La Zakât "ul-Fitr" doit être versée avant la fin de la prière
célèbrant la fin du mois de jeûne du Ramadân, respectant ainsi le principe
édicté par le phophète Muhammad afin de permettre au bénéficiaire de fêter
dignement la fin du jeûne, la Zakât "ul-Fitr" versée après la prière étant
considérée comme une simple aumone.
La Zakât "el-Mal", l'aumône légale appliquée au patrimoine du
croyant, est acquittée annuellement sans contrainte de date.
L'Islam reconnaît donc que les biens matériels constituent la base
et le moyen essentiel de la subsistance même de l'humanité et de la société.
Voilà pourquoi il a élevé cette aumône au rang d'une des quatre pratiques
fondamentales.
La zakât a joué dans l'histoire un grand rôle pour la cohésion de la
communauté. Depuis les années 1950, son existence est donnée comme preuve
du caractère socialiste de l'Islam : son rétablissement est exigé par les
associations musulmanes. La zakât est prélevée non seulement sur le revenu,
mais aussi sur certaines catégories de capital.
Le don individuel et spontané est remplacé dans de nombreux pays par
un impôt. Les musulmans fervents seuls continuent à se considérer comme
obligés et font leurs dons en particulier. Provenant de musulmans, le
résultat de la collecte ne doit servir qu'à des musulmans ou à des gens
que l'on s'efforce de convoquer à l'Islam.
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